samedi 19 mars 2016

070-O'Higgins-Cochrane-Chile Chico-Los Antiguos

Dimanche 13 mars: Villa O'Higgins - fin de la carretera Austal (Ruta 7) - Villa O'Higgins


Nous découvrons ce matin Villa O'Higgins à la lumière du jour.

Hier soir, après cette piste qui nous paraissait longue, nous nous attendions à trouver un petit hameau perdu. Il est vrai que l'obscurité tombant, l'environnement prenait d'autres proportions et la montagne avait comme un côté lugubre. Les hautes falaises tombant à pic sur la piste étroite paraissaient parfois vertigineuses, les centaines d'hectares de forêts calcinées, et les éboulements de roches, voire même un beau glissement de terrain sur la piste, nous donnaient vraiment l'impression d'arriver au bout du monde, dans un univers où c'est la nature qui domine et où l'homme n'a pas sa place.

Et tout d'un coup, on arrive dans ce petit village de 500 habitants, presque au bout de la piste, et c'est l'impression de vie qui domine. Oui, il fait nuit, mais les maisons aux formes de chalets sont tout éclairées, on voit les gens à l'intérieur, et ça a beaucoup de charme.

Ce matin, cette magie a disparu, les chalets sont nettement moins jolis de jour que de nuit. Il y a là beaucoup de maisons modestes, qui font penser aux maisons de pionniers. Mais ce qui surprend, c'est le nombre important proportionnellement de pavillons neufs et coquets. C'est un village en pleine expansion et l'on ne peut qu'être surpris par la beauté de la place centrale, et la qualité des bâtiments publics.

Nous traversons le village et poursuivons la Carreta Austral jusqu'à sa fin, au kilomètre 1247.
Après, il n'y a plus rien, plus de village. Nous sommes au bout de cette route mythique, qui s'arrête à l'embarcadère d'un lac que l'on traverse pour atteindre le glacier O'Higgins, ou pour prendre le sentier qui permet de passer la frontière et d'aller en Argentine toute proche. Nous sommes à proximité du Lago Desierto, celui que nous étions allés voir lors de notre séjour à El Chalten, et nous sommes à côté de l'ensemble des glaciers qui constituent l'immense Campo de Hielo Sur.

Au retour, nous nous installons sur la berge du Rio Meyer pour le picnic et la sieste.

L'après-midi, nous partons à la recherche d'un wifi.


Nous le trouverons au camping Mosco où nous nous installons pour pouvoir en profiter et terminer tranquillement la journée.

Lundi 14 mars: Villa O'Higgins - Puerto Yungay

Le wifi du camping n'ayant pas bien fonctionné, nous allons nous installer à la jolie bibliothèque municipale qui fournit un wifi gratuit, qui fonctionne assez bien pour que nous puissions publier un blog.

Et le village étant un cul de sac, nous refaisons en sens inverse la Carretera Austral. Le temps n'est pas désagréable, et la piste n'a plus ce caractère austère qu'elle avait à la tombée de la nuit samedi soir. Il y a de l'eau partout. Les rios sont pleins et ont un fort débit, les glaciers que l'on aperçoit au-dessus de la piste fondent et déversent leurs eaux le long des flancs des montagnes, les arbres calcinés disparaîtront dans quelques années sous une végétation renaissante.

Nous arrivons dans l'après-midi à l'embarcadère du Rio Bravo et attendons le ferry de la Marine nationale pour traverser le Fiordo Mitchell. Il est 20h, quand nous arrivons à Puerto Yungay. Inutile de prendre la piste à cette heure, nous bivouaquons près de l'embarcadère.

Nous sommes revenus de notre visite à O'Higgins, ce petit village mythique de 500 âmes, colonisé par les Britanniques vers 1915, isolé, et dont l'accès "routier" ne date que de 1999. Il est au bout d'une mauvaise piste de 130km, entrecoupée par la traversée d'un fjord. Alors, on peut se demander si ça valait vraiment la peine de poursuivre jusque là. En ce qui nous concerne, nous sommes contents de l'avoir fait. Car cette dernière portion de la Carretera Austral est spectaculaire, étroite, bordée de hautes montagnes, de sommets enneigés et de glaciers. Et surtout, on a cette impression beaucoup plus forte que sur la route d'Ushuaia, "d'arriver au bout du monde".

Mardi 15 mars: Puerto Yungay - Cochrane.

Il fait très beau, nous faisons en sens inverse la piste que nous avions parcourue il y a quelques jours, il n'y a pas d'autre possibilité. Mais ce n'est pas désagréable, et nousu prenons du plaisir à revoir le paysage. Il fait si bon que nous prenons notre repas de midi dehors, dans une petite clairière sur le côté de la piste.

Nous arrivons à Cochrane en milieu d'après-midi, refaisons le plein de gasoil et d'eau à la station service, quelques courses alimentaires, et retrouvons notre place de bivouac le long de la place centrale.

Mercredi 16 mars: Cochrane - Lago General Carrera.

Nous reprenons la Carretera Austral en direction de Chile Chico. Il fait un temps superbe, tant et si bien que nous prenons notre temps pour profiter du paysage. Les eaux du Lago Bertrand ont toujours cette couleur turquoise si magique, et nous faisons de nombreux arrêts pour profiter du paysage.

A midi nous faisons un petit écart qui nous permet de manger dehors avec une jolie vue sur la rivière.

Après le repas, nous poursuivons tranquillement notre route en profitant des paysages.

Le Lago General Carrera est immense et de toute beauté. Nous le longeons un bout de temps et finissons par nous arrêter à proximité, ayant trouvé un bon petit coin abrité de la piste et avec vue dominante sur le plan d'eau. Ce sera notre lieu de bivouac pour la nuit.

Jeudi 17 mars et vendredi 18 mars: Lago General Carrera - Chile Chico - Los Antiguos et Lago Buenos Aires.

Contre toute attente, ce matin, il pleut ! Le paysage si coloré hier est ce matin en noir et blanc, déclinant tous les tons de gris. Et comme ici le temps maussade ne dure jamais bien longtemps, nous attendons que ça se lève pour repartir. A 10h, le soleil revient, et le paysage retrouve ses couleurs. Nous reprenons la piste.

Cette piste, qui longe en grande partie le lac, nous ménage bien des surprises au niveau des paysages. Ici, la nature est très sauvage, et incroyablement chahutée. De hautes falaises abruptes se jettent dans l'eau, des torrents ont creusé de profonds cañons, et les couleurs sont comme toujours très belles.

Les paysages sont très variés selon qu'ils longent le lac ou s'en éloignent. Il en est de même pour la végétation, qui redevient une végétation de steppe très aride en arrivant à Chile Chico.

Nous faisons un arrêt à midi, juste avant la douane, le long du lac, pour consommer nos derniers produits frais à savoir légumes et viande, fromage et fruits, pour ne pas avoir de souci à la douane. Cela n'aurait pas été nécessaire, car le passage se fait très rapidement, réduit à une pure formalité, et la douanière souhaite monter dans Franklin, pour, dit-elle, une visite de courtoisie, qui s'avérera fort sympathique.

Le temps se couvre, trop pour poursuivre la route. Nous nous arrêtons donc une journée à Los Antiguos, flânons dans cette petite ville de 3500 habitants, et dans ses environs, notamment à proximité du Lago Buenos Aires, qui est en fait la partie argentine du Lago General Carrera chilien, l'ensemble constituant le deuxième plus grand lac d'Amerique du Sud.

Los Antiguos est une oasis, verte et fleurie dans une région plutôt aride et ventée. Mais c'est aussi la capitale argentine de...la cerise!

 

René en profite pour faire retourner le pneu avant droit qui a la mauvaise idée de s'user plus vers l'extérieur.





Vendredi, le temps s'arrange, mais un vent frisquet souffle assez fort. C'est décidé, nous reprenons la piste demain, samedi.

Et nous passons la nuit le long du Lago Buenos Aires en profitant d'un joli coucher de soleil.

 

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